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PORTRAIT DE CREATRICE #7 – Mars 2023

Anne, GypsophiLe & miMosa

Peux-tu te présenter en quelques mots et nous raconter ton parcours ?

Je m’appelle Anne Constant, j’ai 35 ans, 3 enfants et je suis à Bordeaux, et plus précisément Bouliac, depuis 2017.

Au départ, j’étais urbaniste. Ça a été mon métier pendant 12 ans. En parallèle, j’ai toujours eu cette passion pour les fleurs. Pendant longtemps, cela a été un loisir mais, de façon assez cyclique, quand j’étais dans une période de creux dans mon boulot, je me disais : « J’arrête tout et je deviens fleuriste ! ». Cela me semblait à l’opposé de ce que je faisais, à savoir être globalement derrière un ordinateur à travailler sur des projets qui verraient peut-être le jour dans 5 ou 10 ans, et ça me faisait rêver. Et puis, en 2020-2021, je suis arrivée à un tournant dans ma vie. Cela faisait 4 ans qu’on était à Bordeaux. Mon job me plaisait mais je n’avais pas vraiment de perspectives d’évolution. Côté perso, on sortait de plus d’un an de travaux, avec des enfants en bas-âge. On y a mis beaucoup d’énergie et tout notre “temps libre”.

Aussi, quand les travaux ont été terminés et que les enfants ont passé le cap des 2 ans, ça m’a semblé évident de ne pas chercher un nouveau poste mais me lancer dans une nouvelle aventure et de faire de ma passion pour les fleurs, mon quotidien. C’était le moment de penser à moi et de me lancer un nouveau challenge ! Je sentais cette énergie en moi et je ne voulais pas laisser passer l’occasion d’y aller ! D’y aller, oui, mais à ma façon et selon ma vision des choses. J’ai donc suivi une formation en 2021, en parallèle de mon boulot d’urbaniste. Et, en 2022, j’ai quitté mon poste, j’ai passé mon CAP de fleuriste en juin et j’ai lancé GypsophiLe & miMosa en septembre !

Pourquoi « GypsophiLe & miMosa » ? Tout simplement parce que ce sont des fleurs que j’aime beaucoup et qui ont une symbolique particulière pour moi : le gypsophile était la fleur de mon mariage et le mimosa représente l’île Oléron, très chère à mon cœur. Quant aux trois lettres en majuscules, elles ne sont pas là par hasard, elles correspondent aux initiales des prénoms de mes 3 filles.

J’ai fait le choix de ne pas avoir de boutique pour avoir plus de flexibilité dans mes horaires et les modes de contact avec les clients : ateliers, livraisons, marchés, … Cela me permet aussi de travailler uniquement sur commande et donc de ne pas avoir de stock et les contraintes que cela implique (pertes, lieu, …).

Comment définirais-tu ton métier ?

Je suis artisane fleuriste, je ne travaille qu’avec des fleurs fraîches de saison, françaises et majoritairement locales en saison. A la maison, quand il y a des fleurs, mes filles les touchent, les sentent, les manipulent. Il est donc essentiel pour moi d’avoir des fleurs bien produites localement, et d’échanger avec mes producteurs pour connaître leurs pratiques. Donc je n’imagine pas vendre autre chose, mon métier n’aurait pas de sens pour moi.

Et puis, je suis aussi entrepreneure, ce qui est un métier à part entière !

Qu’est-ce qui te plaît particulièrement dans ce métier ?

Déjà, la diversité des choses que je fais, notamment toute la partie création florale. Pour les fleurs fraîches, je suis très libre dans mes créations, les clients me font confiance. Je m’adapte aux fleurs qui sont disponibles chez mes producteurs locaux le jour J. Pour les fleurs séchées, je peux laisser libre court à ma créativité, j’ai tout à disposition. Et, en fonction des créations, je les propose lors de périodes ou d’événements particuliers (marchés de Noël, commandes spéciales, événementiel, ateliers…).

Ensuite, j’aime bien le volet business : gérer la partie commerciale et choisir avec qui je souhaite travailler, démarcher, m’occuper de toute la partie communication. Je suis seule donc forcément je fais tout.

Ça a un côté vertigineux et, en même temps, c’est hyper enthousiasmant ! C’est très intéressant et nouveau donc pour l’instant ça me plaît, même si je trouve que ça ne va jamais aussi vite que ce que je voudrais.

Un dernier aspect de mon métier qui me plaît beaucoup, ce sont les livraisons. C’est l’occasion de rencontrer le client en direct, dans son univers, et c’est ce qui me plaît vraiment. D’une manière générale, j’essaie de multiplier les temps de contacts directs avec les clients et d’aller vers des publics diversifiés : j’anime des ateliers dans des écoles, des crèches, avec des seniors en EHPAD, avec « Monsieur et Madame Toulemonde », … Ce sont de beaux moments de rencontres et d’échanges.

A contrario, trouves-tu qu’il y a des difficultés dans ce métier ?

Clairement l’administratif !

La partie commerciale n’est pas simple non plus. Même si j’aime bien découvrir cet aspect, ça reste un métier à part entière et ce n’est (pas encore) le mien.

Enfin, c’est assez inconfortable : en tant qu’entrepreneure, on n’a pas de vision claire à moyen et long terme. Il faut apprendre à vivre sereinement avec le fait de ne pas toujours savoir de quoi demain sera fait. En venant du salariat où, quoi qu’il se passe, on perçoit son salaire à la fin du mois, ce n’est pas toujours simple, mais sortir de ma zone de confort me permet de (me) découvrir un peu plus chaque jour.

Comment décrirais-tu ta journée-type ?

Je parlerai plutôt de semaine-type :

  • Le lundi est une journée creuse donc je gère la partie administrative et je fais le mapping de ma semaine, je prépare mes posts pour les réseaux sociaux, je fais ma compta, etc… J’essaie de le faire un peu chaque semaine pour ne pas cumuler de retard !
  • Le mardi et le jeudi, ce sont les jours d’approvisionnement. Je suis donc à 5h du matin aux serres de Montesquieu, à Cadaujac, chez les grossistes. Je vais là-bas car il y a des horticulteurs locaux qui viennent vendre leurs productions au centre de la halle (ce sont surtout des horticultrices d’ailleurs). Je suis rentrée pour le petit déjeuner des filles. 😉 Et ensuite ce sont des journées de production des bouquets. J’essaie de caler les livraisons chez mes clients et mes abonnés sur ces jours-là aussi.
  • Le mercredi, cela dépend des besoins. C’est une journée un peu libre, qui peut changer chaque semaine : production, livraison, ateliers, commercial, …
  • Le vendredi matin, je suis au marché de Bouliac et l’après-midi, comme pour le mercredi, c’est en fonction des besoins, d’où l’importance du mapping de début de semaine !
  • Les ateliers ont souvent lieu le samedi. Pour l’instant, il y en a environ 1 / mois.

Comment imagines-tu tes nouvelles créations ?

En fait, ça dépend pour quoi…

Pour les bouquets, je le fais au feeling et en fonction des fleurs disponibles le jour J : en fonction des couleurs, des coups de cœur que j’ai chez les horticulteurs. Je prévois assez peu, avant d’y aller, ce que je vais prendre. Je connais juste le volume dont j’ai besoin et le genre de commandes que j’ai mais je fonctionne beaucoup au coup de cœur.

Pour les événements (mariage, décors de Noël, événements d’entreprise, …), la démarche est différente. Je commence par un croquis et tout est assez cadré. Je sais quels types de fleurs il me faut, dans quelles quantités, leurs tailles, leurs couleurs etc… Chaque commande est anticipée dans les moindres détails, et, le jour de l’approvisionnement, j’essaie de coller au mieux aux exigences du client en fonction des fleurs disponibles.

As-tu des conseils pour quelqu’un qui voudrait se lancer dans l’artisanat ?

Je n’ai aucun conseil à donner. Pour ma part, je fonctionne au feeling et à l’envie mais ça dépend vraiment des gens. Jusqu’à présent, ça me porte dans des directions que j’aime bien et qui sont bonnes pour moi. Je discute beaucoup avec mes proches, ça me permet de tester et de faire évoluer mes premières idées. Ce fonctionnement ne convient pas forcément à tout le monde, moi il m’aide à faire les bons choix et à savoir quand un projet est suffisamment mûr pour que je m’y investisse à fond !

Enfin, quels sont tes projets pour la suite et tes actus ?

Je me lance dans les mariages cet été !!

Je vais aussi mettre en place des ateliers de façon plus récurrente maintenant que j’ai installé un peu ma marque. C’est une demande qui revient de plus en plus.

Enfin je prévois de développer la partie B2B, sous forme d’abonnements – pour fleurir un hall d’accueil, un open space, un restaurant, des bureaux – ou sous forme d’ateliers – pour des team buildings par exemple.

Pour découvrir l’univers fleuri d’Anne et suivre ses actus, visitez son site Internet – https://gypsophilemimosa.fr/ – et suivez-là sur Instagram @gypsophile_mimosa ! Crédits photos : Anne Constant, Marion_la_Brindille

Portrait chinois

Une saison : le printemps, c’est là où tout s’éveille, où les couleurs sont les plus belles

Une couleur : le rose

Une pièce de la maison : le salon, lieu de convivialité et de partage par excellence

Une fleur : le dahlia

Un objet : un vase, pour toujours avoir des fleurs différentes

Une odeur : celle de la terre et du jardin après la pluie

Une matière : le bois

Un lieu : Saint Trojan, sur l’île d’Oléron